Commentaires Decembre21

Commentaires 22

Commentaires Nr. 22

Francfort, 1er décembre 2021

2,7 degrés de réchauffement terrestre d’ici 2100, et non pas «significativement moins de 2°, idéalement 1,5° » tel que prévu dans l’accord de Paris: voilà le résultat décevant de la COP 26 de Glasgow. À l’Allemagne et la France de définir une voie commune, loin d’être tracée à ce jour.

Nous devons nous attendre à un réchauffement de 2° d’ici 2050. Christophe Cassou du Groupement intergouvernemental sur le Changement Climatique (GIEC) voit les conséquences suivantes:

• Un milliard d’hommes seront exposés à des températures léthales (68 millions aujourd’hui).
• 400 millions d’hommes souffriront de pénurie d’eau
• Des températures record de 50 degrés en cours d’été sont probables en France : le record actuel est détenu par la ville deVérargues (Hérault) avec  46 degrés.
• 65 à 105 nuits avec des températures supérieures à 20° sur les côtes francaises de la Méditérranée.
• Le niveau de la mer pourrait monter d’un mètre d’ici 2100 : Miami et la NouvelleOrléans, Nagoya, mais aussi la côte de la mer du Nord de Dunkerque au Danemark risquent la submersion.
• En février 2010, la tempête Xynthia a coûté la vie à 51 personnes en France et 6 en Allemagne. La probabilité d’une telle catastrophe naturelle est actuellement de 1 pour 200. Avec une élévation du niveau des mers de 50 cm elle passerait à 1 pour 50.

Une politique énergétique européenne et la définition d’un mix énergétique commun sont indispensables pour retrouver le chemin d’une limitation de la hausse des températures à 1,5 degrés, Et celles-ci passsent par un rapprochement des politiques énergétiques francaise et allemande.

Tout en sachant que le besoin d’électricité va croître de 35 % d’ici 2050, la production d’électricité doit être décarbonée et rester à prix abordable. C’est l’Allemagne qui a Le kwh le plus cher en Europe avec 30,88 cts,et le restera quand la fiscalité et les droits seront réduits de 53 à 43 %. Le prix francais de 18,99 ct par kwh (part fiscale de 35 %) reste inférieur à la moyenne européenne.

Les chemins pris par l’Allemagne et la France sont contaires et difficiles à concilier. Emmanuel Macron a déclaré le 9 novembre“Pour garantir l’indépendance énergétique de la France (…) et atteindre nos objectifs, en particulier la neutralité carbone en 2050 (…) nous allons relancer la construction de réacteurs nucléaires et continuer de développer les énergies renouvelables).

L’Allemagne va complètement sortir du nucléaire en 2022. La France souhaite le développer notamment avec la construction de mini-réacteurs pour couvrir 50 % des besoins électriques de 2030, qui auront crû de 35 %. Par contre, la France abandonne le charbon dès 2024, ce que l’Allemagne aimerait faire d’ici 2030.  Ce qui est réaliste en France (le charbon ne représente qu’un pourcent du mix énergétique) ne l’est guère  en Allemagne où le charbon a  une part de 24 %.

Le gaz naturel est une resource de niveau comparable: 12 % en Allemagne, 11 % en France. Le mauvais bilan  en CO2 et la crainte d’une trop forte dépendance de la Russie limitent la progression de cette ressource.

Restent donc  les énergies renouvelables qui fournissent 17 % de l’électricité francaie, et 50 % en Allemagne.

En attendant, la quatrième vague du Corona (pourquoi d’ailleurs parle-t-on de cinquième vague en France ?) a submergé l’Allemagne avec force: plus d’un million de cas supplémentaires au seul  mois de novembre (+27 %!). Relevons que le taux de vaccination y est bien inférieur à celui de la France (70 et 77 % respectivement). 21 millions d’Allemands 12 millions de Francais ne sont pas vaccinés, alors même que la population francaise est bien plus jeune.

La route reste encore longue, sachant que 54 % de la population est primo-vaccinée, 43 % l’est complétement.

Source : Johns Hopkins Corona Resource Center (https://coronavirus.jhu.edu/map.html) & Oxford University (https://ourworldindata.org/coronavirus)

(*) % par rapport au mois précédent

Restez en bonne santé!

Christophe Braouet