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Commentaires N° 23

Francfort, 31 décembre 2021

Les premiers voyages officiels du nouveau chancelier Olaf Scholz et de la nouvelle ministre des affaires étrangères Annalena Baerbock ont conduit à Paris et à Bruxelles. Il faut remonter 50 ans en arrière, au temps de Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, pour trouver aussi bonne entente. Voilà qui est de bon augure pour la présidence francaise de l’union européenne (PFUE) qui débute le 1er janvier, à l’heure où les candidats d’extrême-droite imposent leur marque à la campagne présidentielle

Les termes utilisés dans le contrat de la coalition tripartite s’accordent bien avec les objectifs de la PFUE : « La présidence française du Conseil de l’Union européenne prolongera ce travail pour une Europe plus solidaire, plus souveraine et plus démocratique.»page3image280349696

Lors de sa première visite, Annalena Baerbock a assuré son homologue Jean-Yves Le Drian que: « Du premier jour jusqu’au dernier, vous pourrez compter sur le soutien de l’Allemagne (..) pour que nous travaillions à une Europe forte et souveraine».

Le contrat de coalition stipule : «Nous agissons forts de notre conscience européenne, se fondant sur (…) En tant que plus grand État- membre, nous saisirons notre responsabilité particulière au service de l’Europe formant un tout. (…) Nous souhaitons accroître la souveraineté stratégique de l’Europe. Ceci signifie en premier lieu d’être capable d’agir isolément dans le contexte global et de réduire la dépendance dans des domaines stratégiques tels que l’énergie, la santé, les matières premières et la technologie digitale, sans toutefois isoler l’Europe. (…) Notre but est une Europe souveraine, acteur fort dans un monde empreint d’insécurité et de concurrence systémique.“

La souveraineté européenne n’est donc plus un sujet tabou en Allemagne et permet de construire cette Europe qui protège évoquée par Emmanuel Macron dans son discours de la Sorbonne de 2017.

Les buts de la PFUE sont de permettre une Europe plus souveraine, plus verte, plus numérique, plus sociale et plus humaine, passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin

Macron reste fidèle à ses objectifs d’européen convaincu et court de ce fait un risque politique pour les élections présidentielles à venir -tout comme en 2017. Fort de 44 % d’opinions favorables il reste le favori pour le premier tour. Son discours pro-européen tranche avec celui des populistes de droite Zemmour et Le Pen, de plus en plus nationaliste et fortement médiatisé.

La gauche ne parvient même pas à s’entendre sur le principe d’élections primaires, alors qu’aucun candidat déclaré n’a la moindre chance de se qualifier pour le second tour : ni Jean-Luc Mélenchon (crédité de 8 %), ni le candidat écologiste Jadot (7%) ni la Maire socialiste de Paris Anne Hidalgo – tombée à 3 %. La candidature éventuelle de Christiane Taubira, personnalité politique la plus populaire, n’y changera rien, tant que les candidats en lice ne se désistent pas en sa faveur.

Emmanuel Macron doit donc mener campagne sur sa droite.

Valérie Pécresse mène une campagne intelligente depuis sa victoire surprise aux primaires des Républicains. Si elle parvenait à se placer en tête de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, elle est susceptible de vaincre Emmanuel Macron au second tour : un premier sondage Elabe pour L’Express la donne en tête avec 52 % des voix au second tour.

Il est déterminant quelle stratégie de campagne elle choisira: une stratégie de premier ou de second tour. Se battre avec Le Pen et Zemmour pour gagner l’électorat conservateur est trop risqué pour elle. Elle ne déterminerait pas les thèmes de campagne et compromettrait ses chances de gagner l’électorat du centre par un discours trop conservateur.

Il est donc plus vraisemblable qu’elle se positionne d’entrée de jeu comme seul(e) candidat(e) susceptible de vaincre le Président sortant au second tour: 49 % des électeurs d’Emmanuel Macron ont une bonne opinion d’elle, Il en va de même pour 38 % de ceux de Marine Le Pen.

La nouvelle expansion violente du Covid reste une inconnue de taille. La progression du nombre de cas s’envole et a déjà progressé de plus de 25 %, ce qui se traduira par des images d’hôpitaux saturés et d’un nombre de décès en forte progression. L’impact de ces images sur la popularité d’Emmanuel Macron est incertain à ce stade. D’ores et déjà, il a déjà pris le parti de ne pas froisser la population par des mesures trop draconiennes pour faire face à la variante Omicron…à suivre

France Allemagne Italie Espagne GB Etats-Unis
Cas 31 décembre

(*)

9.845.583

(+ 27,3 %)

7.171.423

(+ 22,5 %)

5.981.428

(+17,5 %)

6.294.745

(+22,1 %)

12.820.685

(+25,1 %)

54.252.612

(+12,0 %)

Décès au 30.11.  119.997

(+1,2 %)

101.350

(+5,9 %)

133.739

(+1,3 %)

88.008

(+1,9 %)

145.253

(+3,2 %)

778.653

(+4,2 %)

31 décembre

(*)

+ 4.543

(+3,8 %)

+ 10.579

(+ 10,4 %)

+3.508

(+ 2,6 %)

+1.397

(+1,6 %)

+ 3.640

(+2,5 %)

+45.686

(+ 5,9 %)

Morts par million d’hab (début de 3èmevague 30.10.2020) 1.814

(551)

1.198

(125)

2.212

(631)

1.880

(762)

2.112

(775)

2.393

(707)

Vaccins      (% de

1er vaccin

Vaccin complet

la population)

78,2 %

73,2 %

 

73,5 %

70,5 %

 

80,1 %

74,1 %

 

84,8 %

81,0 %

 

75,9 %

69,5 %

 

73,2 %

61,5 %

Vaccinés + guéris 88 %  79 % 84 % 94 % 88 % 78 %

Source : Johns Hopkins Corona Resource Center () & Oxford University (https://ourworldindata.org/coronavirus) (*) % par rapport au mois précédent

Je vous souhaite une bonne et heureuse nouvelle année, en bonne santé!

 

 

Christophe Braouet

P.S. : En 2022, Commentaires sera publié au minimum une fois par trimestre et dès que de besoin

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